Le Planificateur cyclable est un outil visant à faciliter le choix d’un aménagement cyclable en se basant sur une analyse des caractéristiques du terrain. Les facteurs retenus qui constituent la trame de cet outil s’appuient sur les normes du ministère des Transports du Québec (MTQ), sur les pratiques québécoises et sur des connaissances recensées dans les guides de pratique et études partout dans le monde. Le Planificateur propose ainsi des aménagements et la possibilité d’identifier les choix à faire pour les utilisateurs (municipalité, MRC, consultant, etc.) de cet outil. D’autres considérations locales importantes viendront raffiner l’analyse. Cependant, la démarche permettra d’avoir une vision claire et compréhensible des choix effectués tout au long du processus.
Les objectifs du Planificateur sont de :
Lorsqu’une municipalité, une municipalité régionale de comté (MRC) ou un promoteur planifie la conception d’un réseau cyclable ou l’ajout d’un nouveau tronçon, de nombreux facteurs doivent être considérés pour la prise de décision. Cet outil propose une démarche qui permet à la municipalité ou aux consultants d’avoir, à la fois, une vision d’ensemble et une vision détaillée du projet. En effet, le Planificateur permet d’inventorier les caractéristiques du parcours, tronçon par tronçon et intersection par intersection, dans un fichier qui peut être sauvegardé, pour ensuite voir les aménagements recommandés adaptés à la situation; ce qui permet de modifier le parcours au besoin. Par exemple, à vitesse égale, certaines rues ont un débit plus élevé ou un plus grand nombre d’intersections ou un volume de camions plus important que d’autres rues similaires, etc. Aussi, avant de décider d’un trajet final et des aménagements appropriés, il importe de tenir compte de tous les facteurs qui pourraient modifier une partie du trajet ou d’identifier des solutions adaptées.
Ultimement, le Planificateur vise à favoriser un choix éclairé des types d’aménagements possibles pour assurer la sécurité de l’ensemble des cyclistes, enfants et familles inclus. Il ne constitue pas une solution universelle à tous les problèmes; certaines situations particulières, atypiques ou d’exception demanderont des analyses et des observations plus importantes. De plus, les discussions entre partenaires seront toujours nécessaires.
Ce Planificateur est issu du document « Les aménagements cyclables : un cadre pour l'analyse intégrée des facteurs de sécurité » (INSPQ, 2009) et a été complété par une mise à jour des connaissances en date de 2013. La lecture de ce document est recommandée pour approfondir les notions traitées dans le planificateur. |
Le Planificateur permet de prendre en considération les caractéristiques propres à chaque milieu. Aussi, l’utilisateur doit identifier si la voie cyclable projetée est en milieu urbain ou rural (voir définition des milieux urbain, périurbain et rural à l’annexe 1. Les milieux urbain et périurbain ont été regroupés sous « urbain ») pour l’entrée des informations. En effet, l’analyse tient compte des caractéristiques qui différencient souvent ces milieux. Ainsi, en milieu urbain le débit de véhicules est plus élevé et les vitesses plus basses qu’en milieu rural où les débits sont plus bas et les vitesses plus élevées. D’autres particularités différencient les voies cyclables en milieu rural et intermunicipal ayant une vocation récréotouristique : l’achalandage y est plus élevé les fins de semaine et en dehors des heures de pointe alors que l’achalandage des voies utilitaires en milieu urbain est assimilable aux heures de pointe du trafic régulier.
Selon le MTQ (2011), « la bande cyclable est une voie cyclable réservée à l’usage exclusif des cyclistes, aménagée à droite des voies de circulation automobile, généralement dans les rues où la vitesse est limitée à 50 km/h ou moins. Elle est toujours unidirectionnelle et les cyclistes y circulent dans le même sens que les véhicules routiers. La bande est délimitée par un marquage au sol. Des délinéateurs peuvent être installés sur la ligne de séparation lorsqu’il peut y avoir empiètement des véhicules sur la bande (ex. : à proximité d’une intersection).››
La bande cyclable bidirectionnelle sur chaussée a été retirée de la nomenclature du MTQ même si elle est encore très présente sur le terrain. Sur ce type d’aménagement, la moitié des cyclistes circulent en sens inverse de la circulation automobile, c'est-à-dire à double sens d'un seul côté de la chaussée. La circulation des cyclistes en sens inverse de la circulation automobile entraîne de nombreux conflits entre usagers et des problèmes de visibilité. Selon Wachtel et Lewiston (1994) et Ljungber (1989), circuler sur ce type de voie cyclable augmente les risques de blessures de trois à douze fois, particulièrement aux intersections. Ces voies cyclables bidirectionnelles sont déconseillées par toutes les sources consultées (Vélo Québec, 2003; C.R.O.W., 2007; Clarke et Tracy, 1995; American Association of State Highway and Transportation Officials [AASHTO], 2012; Landis, Vattikuti et Brannick, 1997 et Rasanen 1998).
Un parcours cyclable peut comporter des aménagements et être interrompu pour inclure des sections non aménagées sur le réseau routier qui relient ces portions aménagées. Cette vision globale permettrait d’éviter des investissements non nécessaires. Ainsi, dans un quartier résidentiel, il n’est pas toujours souhaitable ou nécessaire de faire des aménagements cyclables si les rues locales réunissent déjà des conditions jugées sécuritaires (très bas débit, vitesse faible, etc.). Dans ces conditions, l’intégration et la visibilité des cyclistes dans la rue (ou sur une chaussée désignée) peuvent être suffisantes pour assurer un niveau de sécurité acceptable; une bande ou une piste cyclable n’ajouterait pas nécessairement de gain significatif. Cependant, même sans aménagement cyclable particulier, cela n’exclut pas la pertinence d’observer la sécurité de l’ensemble des intersections du réseau routier pour réaliser au besoin les aménagements requis pour les cyclistes et les piétons. La section des intersections peut s’avérer utile à cette réflexion.
Avant d’utiliser le Planificateur, quelques analyses préliminaires doivent être effectuées afin d’assurer la réalisation d’un parcours cyclable convivial et sécuritaire.
Le parcours constitue l’ensemble du trajet que l’utilisateur veut planifier. La démarche de planification s’amorce donc en déterminant les pôles utilitaires et d’intérêts (écoles, services de proximité, parcs, loisirs, etc.) que l’on veut desservir par des aménagements cyclables en les reliant aux secteurs résidentiels, ce qui permet de définir un parcours.
Pour être efficace, le parcours doit faire partie d’un réseau cyclable relié à l’échelle locale, ou régionale, et s’appuyer sur les principes suivants :
Une carte de la municipalité, Google Map ou Google StreetView peuvent être très utiles pour cette étape de l’analyse. |
Il faut ensuite faire une analyse du terrain, de la trame urbaine et de la sécurité du trajet projeté. Une analyse détaillée du secteur permet de déterminer les zones à risque, en illustrant, par exemple, les collisions qui ont entraîné des victimes sur une carte. Cette information permettra d’éviter ces zones à risques ou de corriger un problème par des aménagements qui permettront de mieux protéger les cyclistes.
Communiquer avec la Direction de santé publique (DSP) de votre région, la plupart des DSP peuvent vous fournir ces données. Sinon, vous pouvez vérifier avec le service de police pour les obtenir. |
Pour l’ensemble des facteurs à observer, une bonne partie de la collecte de données doit se faire sur le terrain. Il est préférable de faire le parcours projeté à vélo ou à pied afin d’évaluer au mieux les conditions sous l’angle d’un cycliste et d’apprécier le confort potentiel en se mettant à la place de différents usagers.
Liste des facteurs à observer :
Des « Fiches d’informations sur les facteurs » (annexe 2) ont été conçues pour aider à noter les observations recueillies au bureau ou sur le terrain avant d’entrer les données dans le Planificateur. Au besoin, imprimez et remplissez une fiche par tronçon, intersection ou traversée de route.
Les outils suivants seront utiles à la collecte terrain :
4. un appareil photo (facultatif).
Cette section définit la façon de procéder pour remplir les informations dans le logiciel afin d’obtenir les propositions d’aménagement recommandées.
La 1re étape est d’attribuer un nom au parcours qui correspond à l’ensemble de la voie cyclable ou à un secteur (si elle se divise en plusieurs sections importantes qu’on souhaite analyser séparément). Le Planificateur permet d’analyser l’aménagement d’un parcours selon trois découpages: tronçon, intersection et traversée de route.
NOTE : Le parcours des voies cyclables sur rue comprend des tronçons et des intersections. Lorsque le parcours se situe sur une piste cyclable en site propre, complètement séparée et non attenante au réseau routier (anciennes voies ferrées ou récréotouristiques), le seul découpage applicable pour l’analyse est « traversée de route » et non « intersections », car il ne s’agit pas d’intersections de deux rues ou routes.
Les trois découpages :
Le parcours projeté doit être divisé en tronçons (quelques rues à quelques kilomètres). Un tronçon correspond à une section du parcours présentant des caractéristiques homogènes pour les trois facteurs suivants : même vitesse, même débit de circulation, même nombre de voies. A ces trois facteurs, on pourrait ajouter toute autre particularité qui différencie suffisamment ce tronçon des autres pour devoir en faire une analyse séparée dans un nouveau tronçon.
Intersections
Les intersections sont les croisements entre routes ou rues. Ce sont les endroits les plus dangereux pour les cyclistes surtout en milieu urbain. Chaque intersection est complexe et peut comporter des particularités. Toutefois, des normes d’aménagements sécuritaires s’appliquent à la majorité des situations. Il y aura toujours des situations particulières pour lesquelles il faudra réaliser des analyses plus complexes et trouver des solutions adaptées.
Outre les facteurs à observer dans les analyses préliminaires (section 2.1.3), il est important :
Traversée de route d’une piste cyclable en site propre
La traversée de route est un croisement de la piste cyclable en site propre et d’une route ou d’une rue en dehors des intersections routières (ex. : sur des anciennes emprises de voies ferrées). Elle est généralement située en milieu rural mais on peut la retrouver en milieu urbain.
Exemple d'une traversée de route:
Rappel! Consulter la section 2.1 (analyses préliminaires) pour compiler les facteurs relatifs au parcours choisi. |
Créer un nouveau compte et créer un ou des parcours. Pour créer un parcours, remplissez la section « Nouveau parcours », insérer un descriptif clair et cliquez sur « Créer ».
Une page s’affichera pour votre parcours et vous devrez créer les tronçons, les intersections et, au besoin, les traversées de routes qui se trouvent le long de ce parcours. Dans la fenêtre « Description » du tronçon, inscrire un descriptif qui indique le début et la fin du tronçon (par exemple, adresse et nom de la rue ou route au début et à la fin du tronçon). Une adresse Google Map indiquant le tronçon peut-être utile.
Pour chaque aménagement (tronçon/intersection/traversée) créé, sélectionnez le milieu (urbain ou rural).
Chaque aménagement (tronçon/intersection/traversée) créé s’affichera dans votre parcours.
Aide: Pour mieux vous repérer, il vous est suggéré d'utiliser les codes suivants avant les noms des aménagements: TC pour les tronçons, TV pour les traversées et IT pour les intersections.
En cliquant sur le tronçon sélectionné, une série de questions s'affichera, représentant les facteurs à observer pour l'analyse :
Référer à l'annexe 1 de ce guide pour une définition des facteurs ou cliquez directement sur le texte de la question. |
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Le symbole vert indique que toutes les questions ont été complétées pour le tronçon, l'intersection ou la traversée de route. Le symbole orange indique qu'au moins une question n'a pas été complétée.
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Une fenêtre spécifique à l'intersection s'affichera et vous devrez sélectionner à quel tronçon cette intersection est associée |
Les recommandations (√) proposent l’aménagement le plus adéquat en fonction des facteurs sélectionnés. Comme il n’est pas toujours possible de représenter parfaitement la réalité du terrain dans le Planificateur, des aménagements complémentaires (√√) et des « Aides à la décision » peuvent être suggérés. Il est possible que d'autres recommandations (√) soient affichées à la suite de la 1ere. Elles représentent des possibilités plus sévères en termes de sécurité. Il revient à l’utilisateur du Planificateur de définir l’aménagement à privilégier en tenant compte des réalités du territoire, tout en s’assurant d’éviter les aménagements non recommandés (Annexe 7: Meilleures pratiques).
À l’obtention des résultats, le planificateur permet de retenir le parcours tel quel ou d’identifier la présence de conditions non sécuritaires qui exigeraient soit de :
Pour mieux comprendre les résultats obtenus, se référer aux 3 tableaux qui présentent une vue d’ensemble des exigences associées aux recommandations (annexe 3). Ces tableaux montrent les seuils critiques qui conditionnent le choix d’aménagement pour chacun des facteurs. Si la recommandation ne correspond pas à ce que vous aviez prévu, vérifier quels changements peuvent être apportés aux facteurs qui posent problème, ou, si ce n’est pas possible, il faut considérer de modifier le parcours.
Les recommandations sont basées sur les limites maximales pour l’implantation d’un type d’aménagement cyclable déterminé, en s’appuyant sur des normes reconnues (par le MTQ et d’autres standards internationaux). Par exemple, on peut implanter une chaussée désignée sur une rue avec un débit ne dépassant pas 3000 véhicules par jour et une vitesse de 50 km/h. Plus le débit et la vitesse des véhicules sont bas, et moins il y a d’intersections achalandées, plus la rue est sécuritaire. Ainsi une réduction de la vitesse par des mesures d’apaisement augmentera la sécurité et le confort des cyclistes. Ce principe est le même pour tous les aménagements cyclables. Attention ! Dans tous les cas, le changement seul du panneau de signalisation ne sera pas suffisant pour réduire la vitesse des véhicules.
À titre d’exemple, une municipalité veut savoir quel type de voies cyclables pourra être aménagé sur un tronçon de route en milieu urbain (peu importe le nombre de voies) présentant une vitesse affichée de 50 km/h et un débit de circulation élevé. La première étape consiste à remplir les données relatives à ce tronçon, en répondant à toutes les questions au regard de chacun des facteurs.
Il faut ensuite cliquer sur « Recommandations » ce qui permet d’éliminer les types d’aménagements cyclables non compatibles avec les caractéristiques du tronçon à l’étude. Dans le cas présent, la chaussée désignée, l’accotement pavé et la bande cyclable ont dû être éliminés puisque la valeur du DJME pour le tronçon est supérieure à celle acceptée pour ce type d’aménagement (le DJME doit être bas ou moyen). Par conséquent, seules 3 catégories de voies cyclables sont possibles sur le tronçon étudié. Le choix de la catégorie de voie cyclable à implanter pourra être fait en fonction de plusieurs facteurs, dont le type de milieu de vie et les contraintes physiques, économiques, auxquelles le planificateur doit faire face.
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Chaussée désignée La chaussée désignée est une route reconnue comme voie cyclable où les cyclistes et les automobilistes partagent la même chaussée et la même voie de circulation. Un marquage au sol et une signalisation rappelant aux automobilistes la présence potentielle de cyclistes sur la chaussée.
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Accotement revêtu (asphalté) Voies cyclables de 1,5 m ou 1,75 m contiguës aux voies de circulation des véhicules automobiles et délimitées par du marquage au sol. Conçu pour les itinéraires cyclables sur des routes en milieu rural (vitesse supérieure à 50 km/h).
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Bande cyclable unidirectionnelle avec marquage au sol La bande est une voie cyclable aménagée à droite des voies de circulation automobile en milieu urbain et délimitée par un marquage au sol. Elle est toujours unidirectionnelle et les cyclistes y circulent dans le même sens que les véhicules routiers.
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Bande cyclable unidirectionnelle avec délinéateurs La bande cyclable est une voie cyclable aménagée à droite des voies de circulation automobile en milieu urbain. Elle est toujours unidirectionnelle et les cyclistes y circulent dans le même sens que les véhicules routiers. La bande est délimitée par un marquage au sol et des délinéateurs sont installés sur la ligne de séparation surtout lorsqu’il peut y avoir empiétement des véhicules sur la bande. Le stationnement n’est pas recommandé avec ce type d’aménagement, car les véhicules stationnés limitent la visibilité des cyclistes. Le délinéateur est plutôt une mesure de renforcement de la bande en cas de besoin. |
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Piste cyclable unidirectionnelle avec bordure continue de l'emprise Cette piste est toujours séparée physiquement de la circulation automobile. Elle est aménagée à l’intérieur d’une emprise routière à droite des voies de circulation automobile en milieu urbain. Comme pour la bande, elle est unidirectionnelle et les cyclistes y circulent dans le même sens que les véhicules routiers.
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Piste cyclable en site propre La piste cyclable en site propre n’est pas installée dans l’emprise d’une route. Elle possède sa propre emprise (ex. : emprise ferroviaire désaffectée ou droit de passage sur une propriété privée) et elle est habituellement bidirectionnelle. Elle utilise des « traverses » lorsqu’elles croisent une route. Il est possible de la retrouver aussi en milieu urbain ou périurbain.
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Identification du tronçon
Date : |
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Facteurs à intégrer au Planificateur | ||
Facteurs | Choix de réponses | Méthodes de collectes |
Type de voie cyclable (si présente) |
o Chaussée désignée o Accotement 1,5 m o Accotement 1,75 m o Bande unidirectionnelle avec marquage o Bande unidirectionnelle avec marquage et délinéateur o Piste avec une bordure continue unidirectionnelle o Piste en site propre bidirectionnelle |
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Nombre de voies de circulation (voir annexe 1.1) |
o 1 à 2 o 3 o 4 et + |
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La vitesse affichée | o 50 km/h et - o 60 - 70 km/h o 80 - 90 km/h |
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Débit des véhicules - DJME | o < 1000 o 1001 à 3000 o 3001 à 5000 o 5001 à 8000 o 8000 et + |
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Débit horaire (DH) des véhicules lourds | o < 14 o 15 à 29 o 30 et + |
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Facteurs universels à observer | ||
Distance de visibilité d'arrêt | o Oui o Non |
Par observations et calculs terrain (présence d'obstacles, etc.) |
Nombre de croisements d'entrées commerciales et industrielles au km |
Longueur d'un tronçon en km : Nombre d'entrées : |
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Nombre de croisements d'intersections au km |
Longueur du tronçon en km : Nombre d'intersections : |
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Identification de l'intersection
Date : |
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Facteurs à intégrer au Planificateur |
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Facteurs | Choix de réponse | Méthode de collecte |
Type de voie cyclable (tronçon) |
o Chaussée désignée |
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Nombre de voies à l'intersection (rue qui croise la voie cyclable) |
o 1 à 2 |
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Vitesse affichée (rue qui croise la voie cyclable) |
o 50 km/h et - o 60 - 70 km/h o 80 - 90 km/h o 90 km/h et + |
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Débit des véhicules - DJME (rue qui croise la voie cyclable) |
o < 1000 |
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Débit horaire (DH) des véhicules lourd (sur la rue qui croise la voie cyclable) |
o < 14 |
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Facteurs universels à observer | ||
Distance de visibilité d'arrêt | o Oui o Non |
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Géométrie à l'intersection sur la rue de la voie cyclable | o 900 o Bretelle o Voie virage à droite |
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Virage de la voie cyclable | ||
Aménagements à l'intersection | o Panneaux de signalisation o Zone de protection o Marquage au sol o Arrêt o Feu de circulation régulier o Feu de circulation dédié o Dénivelé o Autres : |
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Identification de la traversée de route
Date : |
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Facteurs à intégrer au Planificateur | ||
Facteurs | Choix de réponse | Méthode de collecte |
Nombre de voies au croisement (rue qui croise la piste cyclable) |
o 1 à 2 o 3 o 4 o 5 et + |
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Vitesse affichée |
o 50 km/h et - |
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Débit des véhicules (DJME) | o < 1000 o 1001 à 3000 o 3001 à 5000 o 5001 à 8000 o 8000 et + |
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Débit des véhicules lourds | o < 14 o 15 à 29 o 30 et + |
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Facteurs universels à observer | ||
Distance de visibilité | o Oui o Non |
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Aménagements à l'intersection | o Panneaux de signalisation o Zone de protection o Marquage au sol o Arrêt o Feu de circulation régulier o Feu de circulation dédié o Dénivelé o Autres : |
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Les trois tableaux suivants résument les conditions maximales acceptables pour chacun des facteurs selon le type de voies cyclables (3.1 Tronçon) ou selon les recommandations d’aménagement (3.2 Intersection et 3.3 Traversée). Ceux-ci permettent de comprendre les facteurs qui ont contribué à déterminer par exemple, le type de voie recommandé et les situations proximales et de déterminer si l’un des facteurs peut être modifié pour permettre un autre type de voie dans l’éventualité où un facteur serait modifié par une intervention.
Ainsi, pour un tronçon donné, si la chaussée désignée est le type de voie recommandée, c’est que l’analyse correspond aux réponses pour l’ensemble des facteurs. Et les conditions maximales acceptables pour ce type de voies sont 2 voies ou moins, une vitesse inférieure à 50 km/h, un DJME bas et un débit horaire de véhicule lourds bas.
Type de voies cyclables | Facteurs relatifs à la route | ||||
Nombre de voies | Vitesse affichée (km/h) |
DJME | Débit véhicules lourds/h/voie |
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Rural | |||||
Chaussée désignée | 1 - 2 | 60 - 70 | < 1000 très bas | < 14 bas | |
1 - 2 | < 50 | < 3000 bas | < 14 bas | ||
Accotement | 1,5 m | 1 - 2 | 60 - 70 | < 5000 moyen | < 14 bas |
1,75 m | 1 - 3 | 60 - 70 | < 5000 moyen | < 14 bas | |
1 - 2 | 80 - 90 | < 3000 bas | < 14 bas | ||
Piste | Bordure continue unidirectionnnelle |
1 - 4 | 60 - 70 | < 8000 élevé | < 29 moyen |
Site propre | 1 - 4 | 60 - 90 | 8000 + très élevé | > 30 élevé | |
Urbain et périurbain | |||||
Chaussée désignée | 1 - 2 | < 50 | < 3000 bas | < 14 bas | |
Bande unidirectionnelle |
Marquage | 1 - 2 | < 50 | < 5000 moyen | < 14 bas |
Délinéateurs | 1 - 3 | < 50 | < 5000 moyen | < 29 moyen | |
Piste | Bordure continue unidirectionnelle |
1 - 4 | < 50 | < 8000 élevé | < 29 moyen |
Site propre | 1- 4 | 50 - 90 | 8000 + très élevé | > 30 élevé |
Aux Annexes 3.2 et 3.3, chaque recommandation est associée à un ensemble de facteurs relatifs à la route. Un √ indique l’aménagement minimal requis et √√ indiquent un aménagement complémentaire qui renforce la sécurité dans certaines conditions.
Résumé des recommandations d'aménagements de l'intersection | Facteurs relatifs à la route qui croise la voie cyclable | ||||
Type de voie cyclable | Nombre de voies | Vitesse affichée (km/h) |
DJME | Débit véhicules lourds | |
Rurale | |||||
√ Un arrêt pour la route où est la voie cyclable, des panneaux |
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1 -2 | 60 - 70 | < 5000 moyen | <14 bas |
√ Un îlot refuge, un arrêt pour la route où se situe la voie |
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1 - 4 | 60 - 70 | < 8000 élevé | < 14 bas |
√ Un arrêt, des panneaux de signalisation (incluant un signal avancé de l’intersection) et le marquage requis par le MTQ |
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1 - 2 | 80 - 90 | < 3000 bas | < 14 bas |
√ Un arrêt, des panneaux de signalisation (incluant un signal avancé de l’intersection), le marquage requis par le MTQ, des mesures de protection supplémentaires pour les cyclistes, comme un feu clignotant jaune sur la route transversale à la voie cyclable (préférable en mode sur demande), et un marquage du passage cycliste fait de matériel brillant et résistant. Un îlot refuge là où la largeur de traversée et la complexité des mouvements le requièrent |
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1 - 3 | 60 - 90 | < 5000 moyen | > 30 élevé |
√ Des panneaux de signalisation, le marquage requis et un feu de circulation |
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1- 4 | 60 - 70 | 8000 + très élevé |
> 30 élevé |
√ Des panneaux de signalisation, le marquage requis et |
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1 - 4 | 60 - 90 | < 8000 élevé |
> 30 élevé |
√ Un passage dénivelé par un tunnel ou une passerelle est fortement recommandé |
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1 - 5 + | 60 - 90 | 8000 + très élevé |
> 30 élevé |
Urbain et périurbain | |||||
√ Une arrêt pour la rue qui croise la voie cyclable, des panneaux de signalisation, le marquage requis par le MTQ |
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1- 2 | < 50 | < 3000 bas | < 14 bas |
√ Un arrêt pour la rue de la voie cyclable, des panneaux de signalisation, le marquage requis par le MTQ |
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1 | < 50 | < 5000 moyen | < 14 bas |
√ Un arrêt pour la rue de la voie cyclable, des panneaux de signalisation, le marquage requis par le MTQ et des mesures de protection supplémentaires pour les cyclistes (avancées de trottoir, etc.) |
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1 - 2 | < 50 | < 5000 moyen | < 14 bas |
√ Un arrêt sur chacune des approches, des panneaux de √ √ Un feu de circulation là ou l'installation des arrêts |
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1 | < 50 | < 8000 élevé | < 14 bas |
√ Un arrêt sur chacune des approches, des panneaux de signalisation et le marquage requis par le MTQ |
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1 - 2 | < 50 | < 5000 moyen | < 29 moyen |
√ Un îlot de refuge, un arrêt pour la rue de la voie |
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1 - 3 | < 50 | < 8000 élevé | < 29 moyen |
√ Un îlot de refuge, un arrêt pour la rue de la voie cyclable, |
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1 - 4 | < 50 | < 5000 moyen | < 29 moyen |
√ Un feu de circulation, les panneaux de signalisation et le marquage requis par le MTQ |
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1 - 4 | < 50 | < 8000 élevé | > 30 élevé |
√ Un arrêt pour la rue de la voie cyclable, les panneaux de √ √ Selon l'analyse de l'environnement et la dangerosité de |
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1 - 2 | 60 - 70 | < 5000 moyen | < 29 moyen |
√ Un feu de circulation, un feu cycliste, des panneaux de √ √ Un îlot refuge là où la largeur de traversée et la |
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1 - 5 + | < 70 | 8000 + très élevé |
> 30 élevé |
√ Un dénivelé par un tunnel ou une passerelle est fortement recommandé |
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1 - 5 + | < 90 | 8000 + très élevé |
> 30 élevé |
L’aménagement des traversées de routes par des pistes cyclables en site propre en dehors des intersections du réseau routier.
Résumé des recommandations d'aménagements de la traverse | facteurs relatifs à la route | |||||
Nbr de voies |
Vitesse |
DJME |
Débit véh. lourd |
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Rurale | ||||||
√ Un arrêt pour la piste, les panneaux de signalisation (incluant un signal avancé de l’intersection) et le marquage requis par le MTQ. | 1-2 | 60-70 | <5000 Moyen | < 14 Bas | ||
√ Un arrêt pour la piste, les panneaux de signalisation (incluant un signal avancé de l’intersection) et le marquage requis par le MTQ et des mesures de protection pour les cyclistes, par exemple un feu clignotant jaune (préférable en mode sur demande), un marquage du passage cycliste fait de matériel brillant et résistant augmente la visibilité et la sécurité. | 1-2 | 80-90 | <3000 Bas | < 14 Bas | ||
√ Des panneaux de signalisation, le marquage requis et un feu de circulation. | 1-4 | 80-90 | <8000 Élevé | <29 Moyen | ||
√ Des panneaux de signalisation, le marquage requis et un feu de circulation. | 1-4 | 60-70 | <8000 Élevé | >30 Élevé | ||
√ Un passage dénivelé, par un tunnel ou une passerelle, doit être fortement considéré. Si le dénivelé de la traverse n’est pas retenu, rediriger si possible la traversée de la piste avec la route vers une intersection routière ou modifier le parcours. | 5+ | 60-90 | 8000+ très élevé | >30 Élevé | ||
Urbain et péri-urbain | ||||||
√ Un arrêt pour la piste, les panneaux de signalisation et le marquage requis par le MTQ. √√ Un arrêt pour la rue qui croise la piste cyclable seulement si il y a un besoin de sécuriser la traverse. |
1 |
<50 |
<5000 Moyen | < 14 Bas | ||
√ Un arrêt pour la piste, les panneaux de signalisation et le marquage requis par le MTQ. √√ Un arrêt pour la rue qui croise la piste cyclable seulement s’il faut sécuriser la traverse. |
1-2 | <50 | <3000 Bas | < 14 Bas | ||
√ Un arrêt pour la piste, les panneaux de signalisation, le marquage requis par le MTQ et des mesures de protection supplémentaires pour les cyclistes, par exemple des avancées de trottoir pour diminuer la largeur de l’intersection. √√ Un arrêt pour la rue qui croise la piste cyclable seulement s'il y a un besoin de sécuriser la traverse. |
1-2 | <70 | <5000 Moyen | < 14 Bas | ||
√ Un arrêt pour la piste et pour la rue qui croise la piste cyclable, les panneaux de signalisation et le marquage requis par le MTQ. | 1-2 | <50 | <8000 Élevé | <29 Moyen | ||
√ Un îlot refuge, un arrêt pour la piste, les panneaux de signalisation, le marquage requis par le MTQ et des mesures de protection supplémentaires pour les cyclistes comme des avancées de trottoir pour diminuer la largeur de l’intersection. | 1-2 | <50 | <8000 Élevé | <29 Moyen | ||
√ Un feu de circulation, les panneaux de signalisation et le marquage requis par le MTQ. | 1-2 | <50 | 8000+ très élevé | >30 Élevé | ||
√ Un feu de circulation, les panneaux de signalisation et le marquage requis par le MTQ et des mesures de protection pour les cyclistes sont recommandées, par exemple des avancées de trottoir pour diminuer la largeur de l’intersection. √√ Un îlot refuge est aussi recommandé dans les milieux où il y a des problèmes de sécurité à intersection. |
5+ | <70 | 8000+ très élevé | >30 Élevé | ||
√ Dans les conditions décrites la dénivellation du passage, par un tunnel ou une passerelle, est fortement recommandée | 5+ | <70 |
8000+ très élevé |
>30 Élevé |
Le potentiel de conflit et le risque d’accident sont proportionnels au débit. Pour les cyclistes, un fort débit de véhicules augmente la difficulté de traverser la rue, le temps d’attente, l’impatience et la prise de risque (MTQ, 2009).
On utilise le DJME (débit journalier moyen estival) de préférence au DJMA (débit journalier moyen annuel) parce qu’il est plus représentatif de la période d’utilisation des voies cyclables et est en général plus élevé.
Pour réaliser l’analyse avec le planificateur, une grande précision n’est pas essentielle, mais il faut pouvoir estimer à quelle catégorie de DJME (ou DJMA) le tronçon de rue appartient : très bas (moins de 1000), bas (moins de 3000), moyen (3000 à 5000), élevé (5000 à 8000) et très élevé (plus de 8000).
Quelques notions sur les débits (MTQ, 2009)
Les résultats les plus souvent recherchés sont le « débit de circulation de l’heure de pointe », le DJMA ou le DJME.
Si le DJME (DJMA) ou le débit des véhicules lourds n’est pas disponible?
Lorsque les débits ne sont pas disponibles pour les rues choisies, on peut donner l’évaluation des débits à contrat ou les estimer avec des comptages maison. Il y a deux types de comptages :
Des estimations d’indices généraux de circulation, qui indique la distribution de la circulation selon l’heure, la journée ou le mois, existent pour certaines municipalités.
Comptage manuel
Les comptages manuels sont généralement utilisés pour des périodes de moins d'une journée. La période de comptage devrait :
Selon le volume de circulation, un ou des observateurs comptent les différents types d’usagers et leurs manœuvres respectives. Les observateurs peuvent effectuer les décomptes à la main, directement sur un formulaire approprié ou utiliser des compteurs mécaniques ainsi qu’électroniques.
Les périodes de comptage sont ponctuées par intervalles de 15 minutes pour une période de pointe de 2 heures, de 4 heures pour les périodes de pointe le matin et l'après-midi et de 6 heures pour les périodes de pointe du matin, du midi et de l'après-midi (Robertson 1994). Par exemple, pour effectuer un comptage à la période de pointe de 2 heures, huit périodes de comptage de 15 minutes seraient nécessaires.
L'enregistrement des données sur des feuilles de pointage est le moyen le plus simple d'effectuer des comptages manuels (un exemple parmi plusieurs: Iowa DOT project 2002). Une montre ou un chronomètre est nécessaire pour respecter l'intervalle de comptage (15 minutes) (Handbook of Simplified Practice for Traffic Studies center for transportation research and education Iowa State University 2009).
Comptage automatisé
Les méthodes automatiques, plus coûteuses (tubes pneumatiques, de boucles magnétiques, et même d’enregistrement vidéo), sont généralement utilisées pour des relevés à plus long terme. La plupart des manuels techniques d’ingénierie de la circulation décrivent en détail comment effectuer des relevés de circulation et incluent des formulaires types. Voir, entre autres, le Manuel de sécurité routière de l’AIPCR (2003), p. 507 à 523.
Méthodes d’estimation
Les résultats des comptages réalisés serviront à estimer le DJMA (DJME). Plusieurs méthodes peuvent être utilisées dont la méthode simplifiée du MTQ et celle de la valeur proportionnelle du DJMA dans le tableau ci-dessous.
Ligne | Nom | Description | Proportion du DJMA (DJME) |
A | Le débit maximum de 8 h | Les 8 h consécutives les plus achalandées |
En moyenne 52 % du DJMA: en zone urbaine avec un DJMA élevé, entre 55 et 60 % |
B | Le débit horaire moyen | Le total des 8 h consécutives les plus achalandées divisé par 8 |
Est généralement compris entre 6 et 8 % de la valeur maximale de 8 h DJMA débit divisé par 8 |
C | Le plus bas débit horaire | L'heure la moins achalandée des 8 h consécutives les plus achalandées |
Il correspond à 80 % du débit horaire moyen ou à 10 % du débit maximum de 8 h |
D | Le débit heure de pointe | L'heure la plus achalandée des 8 h consécutives les plus achalandées (heure au débit le plus élevé) |
La valeur moyenne est d'environ 8,4 % du DJMA |
https://onlinemanuals.txdot.gov/txdotmanuals/tff/vehicle_and_pedestrian_traffic_counts.htm#i1002079
Exemple de la méthode proportionnelle :
Une municipalité projette d’implanter une voie cyclable sur un tronçon. Pour estimer le DJME à partir d’une observation terrain de la circulation des rues ciblées en fonction des usagers ciblés, la municipalité détermine les lieux appropriés et l’heure la plus achalandée : par exemple un mardi de mai ou septembre entre 8 h à 9 h. Un comptage d’une heure est réalisé aux endroits prévus par période de 15 minutes. Le résultat est de 325 véhicules à l’heure de pointe. La ligne « D » du tableau m’informe que l’heure de pointe représente 8,4 % du DJMA. Donc, si 325 véh. à l’heure = 8,4 % du DJMA, l’application de la règle de 3 ([325x100]/8,4=3869) donne un DJMA (DJME) de 3869 véhicules.
Pour estimer le débit horaire des véhicules lourds (VH)
Les mêmes méthodes peuvent être appliquées pour faire le comptage du débit de circulation en l’appliquant aux véhicules lourds (voir définition).
Tableau de la classification des débits de véhicules lourds
Type d'information sur les débits de véhicules lourds |
Bas | Moyen | Élevé | |||||
Débit/voie/heure (Données obtenues par comptage sur le terrain) |
14 et - | entre 15 et 29 | 30 et + | |||||
DJMA ou DJME véhicules lourds
|
||||||||
2 voies = 280 et - | 2 voies = 281 à 580 | 2 voies = 600 et + | ||||||
3 voies = 420 et - | 3 voies = 421 à 870 | 4 voies = 1200 et plus | ||||||
4 voies = 561 à 1160 | ||||||||
% maximum du VH du DJMA ou DJME
|
DJMA | 2 voies | 3 voies | DJMA | 2 voies | 3 voies | 4 voies | DJMA |
1000 = | 28 % | |||||||
3000 = | 9,3 % | 3000 = | 19,3 % | 29 % | ||||
5000 = | 5,6 % | 8,4 % | 5000 = | 11,6 % | 17.4 % | 32,2 % | ||
8000 = | 3,5 % | 5,3 % | 8000 = | 7.3 % | 10 9 % | 14,5 % | 8000 = 14,5 % |
La distance de visibilité est un facteur très important pour la sécurité des cyclistes. Le cycliste tout comme l'automobiliste devrait avoir une distance de visibilité suffisante pour lui permettre d’apercevoir les obstacles et les intersections à temps pour qu’il puisse s'arrêter ou les éviter. Elle devrait tenir compte de certains éléments tels la présence de pentes, d’obstacles, de courbes, d’arrêts et de la visibilité en général. Selon le MTQ (2011) « La distance de visibilité est la distance maximale, mesurée le long de la route en plan et en profil, à partir de laquelle le conducteur d'une automobile peut apercevoir la surface de la route ou un point à une hauteur donnée… » Le concept de distance de visibilité est assez technique, il y a deux solutions : soit on fait appel à une personne qualifiée dans le domaine ou on calcule soit même les distances avec des observations sur le terrain. Le document « Problématique d’aménagement des passages de pistes cyclables en milieu rural » (Bruneau, Pouliot et Morin, 2004) est intéressant pour comprendre simplement comment évaluer les distances de visibilité pour ces types de passages.
Les trois principaux types de distance de visibilité pour les cyclistes
Décision : conforme ou non-conforme (Bruneau, 2004)
En conclusion de cette étape, si la mesure de visibilité à l’arrêt est insuffisante (DVA), le site n’est pas propice à l’aménagement d’un passage pour cyclistes dans les conditions existantes. Il faut alors trouver un moyen de rendre la visibilité conforme. Quatre moyens permettent de corriger la situation :
La vitesse moyenne des véhicules moteurs
La vitesse d’un véhicule en mouvement est un élément déterminant dans la gravité des blessures et le taux de décès des cyclistes. Par exemple, si la vitesse d’impact est de 30 km/h, la probabilité de décès d’un cycliste est de l’ordre de 10 %; cette probabilité dépasse les 75 % si la vitesse d’impact est de 50 km/h et à 60 km/h et plus elle est à près de 100 %. Le milieu routier se doit d’être cohérent avec la limite de vitesse affichée. Il doit décourager les excès de vitesse.
La vitesse pratiquée est la vitesse réelle de déplacement des véhicules sur une section de route particulière, mesurée sur place, dans des conditions représentatives de circulation, quelle que soit la limite de vitesse affichée sur le panneau de signalisation (des formulaires sont proposés en annexe du document MTQ 2009). Pour permettre à un conducteur de réagir à temps face à un imprévu et réduire la gravité de blessures éventuelles, la vitesse pratiquée des véhicules longeant les voies cyclables doivent respecter les limites affichées.
La cohérence de la limite de vitesse avec l’environnement routier est un facteur primordial incitant le respect des conducteurs. Est-ce que la limite de vitesse affichée est conforme à l’aménagement routier? Est-ce que les usagers respectent la limite de vitesse indiquée? Si la réponse à ces questions est « non », il faut revoir la pertinence de la limite de vitesse affichée. Si, au contraire, la limite de vitesse affichée est bien respectée par les usagers et que l’environnement routier incite au ralentissement de la circulation, il est alors possible d’envisager une diminution de la limite de vitesse affichée.
Il est reconnu que les conducteurs ajustent leur vitesse en fonction, notamment, de la lecture qu’ils font de la rue dans laquelle ils circulent. Les aménagements routiers, et plus particulièrement les aménagements modérateurs de vitesse, figurent parmi les éléments de solution à moyen et long terme les plus efficaces en vue de ralentir la circulation. En voici quelques exemples :
Pour de plus amples renseignements au sujet des aménagements modérateurs de vitesse ou des voies cyclables, consultez les documents suivants :
Comment effectuer un relevé de vitesse sur le terrain?
Le relevé de vitesse consiste à prendre un échantillon des vitesses pratiquées à un point particulier de la rue afin d’établir la distribution de ces vitesses et de calculer certains paramètres statistiques utiles pour prendre des décisions en matière de génie routier. Le paramètre le plus pertinent qui peut être évalué à la suite d’un relevé des vitesses est :
La vitesse au centile 85, est la vitesse à laquelle ou sous laquelle circulent 85 % des véhicules relevés et représentant la vitesse pratiquée des conducteurs pour la rue.
Relevé terrain
Les relevés de vitesse peuvent s’effectuer à l’aide de méthodes manuelles. Un observateur s’installe discrètement en bordure de la rue et effectue un relevé des vitesses pratiquées à l’aide d’un cinémomètre, d’un appareil laser ou d’un chronomètre.
Avec appareil radar :
Avec chronomètre :
Des méthodes automatiques faisant appel, par exemple, à des tubes pneumatiques ou à des boucles magnétiques peuvent également être utilisées.
Un échantillon de 100 à 200 véhicules ou 3 h de relevés, pris dans une section en tangente de la rue à un moment où la circulation est fluide, suffit normalement pour obtenir une estimation fiable des vitesses pratiquées. Un minimum de 30 observations de vitesse doit être recueilli pour assurer une précision statistique minimale. Lors du passage d'un peloton de véhicules, la vitesse du premier véhicule doit être enregistrée puis reportée au nombre total de véhicules faisant partie du peloton (MTQ, 2002).
La plupart des manuels techniques d’ingénierie de la circulation décrivent en détail comment effectuer des relevés de vitesse et incluent des formulaires types. Voir, entre autres, le Guide de détermination des limites de vitesse sur les chemins du réseau routier municipal (2002), p. 53 à 67, et le Manuel de sécurité routière de l’AIPCR (2012).
Comment évaluer la vitesse réelle sans relevé terrain?
L’analyse des données et des perceptions (aspect subjectif) donne un premier aperçu. Le résultat peut varier d’un observateur à un autre. Voici quelques suggestions pour obtenir l’information :
Les recommandations émises à partir du Planificateur sont le fruit d’une synthèse des meilleures pratiques selon une recension de la littérature internationale, des principaux guides de pratique et des normes reconnues au Québec. Toutefois, il existe plusieurs autres pratiques d’aménagement qui visent aussi à améliorer la sécurité des cyclistes, mais qui ne se retrouvent pas dans le Planificateur. Ces pratiques doivent être considérées avec un regard plus macro dans la planification des réseaux cyclables, en général. Les aménagements proposés ci-dessous relèvent d’un certain consensus parmi les experts et les chercheurs pour améliorer la sécurité des parcours cyclables et réduire le risque de blessure.
Deux courants de pensée dans les aménagements cyclables Dans le domaine de la pratique du vélo, il y a deux grands courants de pensée : d’abord, l’intégration complète Par ailleurs, aux intersections, là où la majorité des collisions se produisent et où la séparation est exceptionnelle, |
Plusieurs guides d’aménagement pertinents peuvent être consultés pour trouver des solutions à des problématiques particulières d’aménagement (bibliographie).
Meilleures pratiques
Voici d’autres pratiques d’aménagement qui visent à réduire les risques pour les cyclistes selon qu’elles sont recommandées ou à éviter.
Sur les tronçons
Recommandées :
À éviter :
Aux intersections
Recommandées :
À éviter :
ASSOCIATION MONDIALE DE LA ROUTE (AIPCR). (2003), Manuel de sécurité routière, Route market, 604 p.
ASSOCIATION MONDIALE DE LA ROUTE (AIPCR). (2012), Manuel de sécurité routière, Route market, https://roadsafety.piarc.org/en.
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